Les cafés d’exception : le top des cafés les plus chers du monde
Le cafééééé !!!! On pourrait se contenter de celui qu’on achète dans le supermarché, et à vrai dire, c’est ce que font la plupart des gens… mais voilà, si vous lisez cet article, c’est que tout comme moi, vous avez succombé à ce breuvage intensément noir et vivifiant, et que vous en cherchez une version bien plus sophistiqué et délicate que celles qu’on trouve en sachet industriel.
Dans cet article, je ne vous parlerai que de la fine fleur de l’arabica, celle qui est mondialement réputée et qui vaut son pesant d’or. Allez sur cette article pour voir les différences entre arabica vs robusta.
Mais qui dit rareté et atypisme, dit aussi spécificité dans la culture et la production. Mais c’est bien la difficulté de récolte alliée à un goût unique qui fera le prix de ces cafés. Je vous explique tout !
Les cafés « classiques » les plus chers du monde
Des cafés d’exception, il y en a beaucoup, et certains d’entre-vous ont peut-être déjà trouvé leur café fétiche. Tout est question de goût… mais ce dernier se travaille : comme le vin, au début, on a du mal à faire la différence entre de la piquette et bon vin (j’exagère ? pas tant que ça, rappelez-vous !), mais une fois le palet éduqué, il est impossible de s’y tromper !
Les grains proposés dans cette liste méritent leur pesant en euros ou en dollars : ce sont les grands crus de café qui pourront émerveiller même un non-initié !
La plupart ne se trouve qu’en grain, et une machine à café automatique à grain sera la bienvenue pour les déguster. Impossible de se tromper avec de tels cafés, qui pourront aussi faire une excellente idée cadeaux !
Le Blue Mountain
Non, il n’est pas bleu… mais pousse, par contre, en montagne à près de 2000 m d’altitude. Il est cultivé en Jamaïque, à l’Est du pays, dans le massif montagneux qui a donné son nom.
Les conditions climatiques y sont extrêmement favorables : un climat frais et brumeux, des précipitations abondantes, et surtout un sol riche et drainant permettant ainsi d’éviter des inondations ou un excès d’eau qui viendrait gorger les cerises et diluer le goût de ces graines.
Repéré depuis longtemps, le Blue Mountain est un des cafés les plus contrôlés du monde.
Sa production s’écoule principalement au Japon (grand consommateur de café), où il est devenu roi. Plusieurs tonnes sont aussi vendues en Amérique du Nord et en Europe, où ses qualités gustatives, sa finesse et sa complexité sont largement reconnues. C’est un café réputé très peu amer.
Pour en trouver, surtout, détournez-vous des Blue Mountains à moins de 100 € le kilo : ce sont souvent des mélanges contenant peu de ce café mais qui jouent sur son nom… ou des grains torréfiés depuis plus de 3 mois (vous obtiendrez un bon café, mais les saveurs exceptionnelles seront perdues et le prix n’en vaut pas le coût).
Ensuite, ayez à l’esprit que le grain est vendu vert par les producteurs, car une fois torréfié, le café doit être bu dans les 2 mois suivants pour conserver son caractère exceptionnel. Un vrai Blue Mountain fraîchement torréfié ne pourra être commandé qu’auprès d’un de vos torréfacteurs locaux, les sachets trouvables sur les grands sites internet ne respecteront pas, pour la plupart, ce genres de conditions… mais continueront à le vendre au prix fort.
Il existe néanmoins un torréfacteur qui ne torréfie qu’une fois que le produit a été commandé. L’entreprise est certifiée par la Jamaica Agricultural Commodities Regulatory Authority en tant qu’importateurs et détaillants de café Jamaica Blue Mountain, ce qui assure la provenance du produit.
Le café Bourbon Pointu
Ahhh, le bourbon !!! Produit à la Réunion, c’est un café avec une grande histoire et une renommée internationale (même si elle a fluctué au fil des siècles).
Alors déjà, pourquoi Bourbon ? C’était tout simplement l’ancien nom de l’île. Et pour sa renommée, il faut comprendre que le climat de la Réunion a beaucoup changé depuis l’arrivée des plantations, et la culture des caféiers sur son sol est devenue de plus en plus exigeante, alors que celle de la canne à sucre était plus facile.
L’aventure, commencée en 1771, se met entre parenthèses en 1942… pour renaître au début des années 2000. Des producteurs passionnés, amoureux des très grands cafés, relancent la culture de la variété initiale, et conduisent son développement selon un cahier des charges strict et très contrôlé.
Sa production très localisée et son goût si fin sont les 2 ingrédients qui font grimper les prix : le Bourbon pointu torréfié peut se vendre à 460 € pour 1 kilo !
Ne vous y trompez pas : des produits rares, il en existe beaucoup… mais sans un goût extraordinaire, on ne peut atteindre de tels prix.
Les caféiers de la Réunion sont plantés sur les flancs volcaniques du Piton-des-Neiges : le microclimat qui y règne, la composition incroyable et unique de ce sol ainsi que la passion de producteurs très méticuleux produisent un café d’exception reconnu mondialement.
Peu caféiné et très peu amer, c’est un breuvage d’une grande finesse possédant des notes fruitées et des parfums de cacao.
Les précommandes sont essentielles si vous désirez y goûter.
Le Gesha Ninety Plus Coffee
Là vous avez le café le plus cher du monde !!!
Le Geisha du Panama est déjà, en soit, un café très reconnu et prisé dans le monde entier.
Mais le fondateur de Ninety Plus Coffe a voulu mettre la barre encore au dessus : il a d’abord sélectionné ses arbustes pendant de longues années et, dès qu’il fut satisfait, il passa à la seconde étape de son rêve. Méticuleusement, il choisit les meilleurs terrains du Panama (qui est déjà un pays très favorable aux caféiers d’exceptions), sur des roches volcaniques à une altitude comprise entre 1500 et 1700 m.
Chaque hectare déboisé pour sa plantation a fait l’objet d’un reboisement. Aujourd’hui encore, une part des bénéfices de l’entreprise est injectée dans des missions de préservation de la forêt ou de reboisement.
Chaque grain est trié afin d’être réparti dans un lot en fonction de sa qualité.
Le lot actuel le plus cher est affichée à 11 000 dollars pour 1 kilo de grain torréfié ! Ce qui vous donne la tasse de café à 260 $ !!!
Non, je ne l’ai pas goûté… je lance un appelle à son fondateur s’il désire trouver des francophones prêts à le faire et à rédiger un retour d’expérience (Ahhhh l’espoir !).
Les cafés « animaux » les plus chers du monde
Des cafés « animaux » ??? Mais de quoi suis-je en train de vous parler ?
Alors, je vous rassure, le café est bien végétal, pas animal… mais on va dire que la cerise de café a voyagé dans le transit d’un de nos amis !
- Tu pourrais préciser… j’ai une image en tête, mais j’ai peur d’avoir mal compris…
Non, non, vous avez bien compris ! Nos amis les animaux, voyants de jolies cerises de cafés, ne se gênent pas pour s’en délecter la nuit. La pulpe du fruit est bien digérée, mais les 2 grains, eux, ne sont pas assimilés par certains animaux… et finissent dans leurs déjections. Elles sont ensuite récupérées, nettoyées et torréfiées.
- Attends, tu veux nous dire que certains humains ont eu l’idée de récupérer des grains dans des excréments d’animaux… pour les consommer ?
Oui, je me suis aussi posé cette question : mais d’où a pu venir cette idée à quelqu’un ? En fait, quand on le sait, on se dit même qu’ils ont eu raison de tenter. Pour comprendre, il faut revenir à l’époque coloniale, en Asie du Sud-Est. Les colons importent le caféier en Inde et en Indonésie, et embauchent la population locale dans ces champs pour un salaire dérisoire. Interdiction est faite, aux travailleurs, de conserver des cerises de café, comme à la mine avec les métaux précieux… mais vu le prix exorbitant de la tasse de café (en comparaison de leur salaire) ils produisaient donc un bien qu’ils ne pourraient jamais goûter.
Mais il n’y avait aucune interdiction légale à récupérer les graines dans des excréments hors de la plantation ! Certains en ont trouvé… ont sûrement dû se poser moult questions… et ont tenté !
Eh ben, devinez quoi : le café obtenu était bien plus délicat que celui produit par les propriétaires des plantations ! À tel point qu’un des cafés les plus en vogue du XIXème siècle était le « café singe » : un café issu des graines de café trouvées dans les déjections des singes qui se régalaient dans les plantations indiennes. Ce café est aujourd’hui compliqué à trouver, et est passé de mode. Mais d’autres sont restés grâce à leur saveur inimitable. Je vous dis tout.
Le Kopi Luwak
Aussi appelé « café civette »… comme le « café singe », vous aurez compris d’où il vient. Pour les mêmes raisons qu’en Inde, les travailleurs des plantations d’Indonésie ont retrouvé des graines d’arabica dans les déjections de civettes, et ont tenté l’expérience. Le résultat a produit un café d’exception, inimitable, et dont la réputation a traversé le siècle.
Cette réputation méritée, alliée à la grande difficulté de récolte, a longtemps fait de lui le café le plus cher du monde. Mais cet or de civette a forcément attiré les envieux, et aujourd’hui, la majorité des paquets estampillés Kopi Luwak proviennent de civettes enfermées dans des enclos, gavées de cerises de café et ayant une espérance de vie très limitée.
La quantité de Kopi Luwak a grandement augmenté, faisant baisser les prix… au détriment de la condition animale.
Mais heureusement, le café produit ainsi n’est pas à la hauteur de celui fait par les civettes sauvages : le transit de la civette doit être le plus équilibré possible, afin que ses enzymes agissent sur la saveur des graines… chose que ne peut pas produire cette exploitation de masse.
De plus en plus de consommateurs sont avertis et goûtent la différence : les enclos commencent à fermer. Ouffff !
Je ne peux que vous conseiller de goûter ce café d’exception, tout en étant un consommateur averti. Le seul vrai Kopi Luwak qui mérite d’être acheter est celui de civettes sauvages !
Maintenant avertis, vous pourrez choisir votre Kopi Luwak de façon bien plus éthique, et vous pourrez déguster ce café incroyable, sans amertume, et d’une très grande délicatesse.
Le Black Ivory coffee
Celui-ci pourrait être appelé « café éléphant » !!! Mais ici, c’est une belle histoire : pas d’enclos, pas de maltraitances.
Au contraire, c’est une initiative de cornacs (cavaliers des éléphants) de la région de Surin, en Thaïlande, qui, voyant les difficultés de cohabitation entre les humains et leurs amis éléphants, ont voulu transformer un germe de conflit en cohabitation bénéfique aux 2 espèces.
Le projet commence à porter ses fruits : s’inspirant du café singe, du café civette (mais dans l’histoire, il y a eu aussi le café chauve-souris !!!), ils ont tenté le coup avec le « café éléphant », et le café obtenu a une réputation grandissante depuis une dizaine d’année !
Les meilleures cerises de la région, qui ont été cueillies à une altitude pouvant atteindre 1500 mètres, sont amenées à Surin où chaque famille qui s’occupe des éléphants mélange les cerises avec la nourriture préférée de celui-ci, tel que du riz, de la banane et du tamarin. Cette combinaison permet de s’assurer que l’éléphant apprécie la collation et qu’il y a un avantage nutritionnel supplémentaire. Chaque éléphant a sa propre recette car son goût, tout comme celui des humains, est subjectif. Une fois ingéré, le processus de digestion commence et peut prendre entre 12 et 72 heures.
Il faut voir chaque famille avec son éléphant comme un(e) cavalier(e) avec son cheval, c’est le même type de relation.
Une fois déposées par les éléphants, les cerises individuelles sont cueillies à la main par les soigneurs des éléphants.
Les cerises cueillies sont ensuite amenées à l’école locale où les élèves de dernière année de lycée (sur leur temps libre) sont payés pour laver, ratisser et sécher au soleil les cerises de café.
C’est dans cette partie que la population humaine bénéficie de la présence de l’éléphant : les travailleurs sont rémunérés 10 fois plus que s’ils étaient embauchés à la plantation !
Presque une année de salaire pour un mois de travail ! Ce sont bien les étudiants de fin du secondaire qui sont choisis : cela leur permet d’avoir un pécule afin de poursuivre leurs études dans des villes universitaires (la région de Surin est reculée). Sans cet apport, peu d’étudiants continueraient leur parcours.
Certains étudiants, ayant fini leurs études, commencent à revenir dans le Surin. Ils développent leurs activités, permettant un début d’accroissement du niveau de vie de la région. Sans le Black Ivory, ils n’auraient pu entreprendre de tels parcours.
L’histoire est belle, me direz-vous… mais il vaut quoi ce café ?
Je ne vais pas vous mentir, celui-ci, je ne l’ai pas encore goûter… et pour cause : sa production étant très limitée, et son goût étant si réputé, ce café est avant tout destiné à être vendu dans les meilleurs hôtels et restaurants étoilés Michelin du monde !!!
Une petite partie de la production est réservée pour les amateurs (comme vous et moi), mais il faut y mettre le prix : 2395 € pour 1 kilo de café.
Le Black Ivory est bien un produit rare et recherché.